Notre stratégie d'allocation en 2024 s'est déclinée en deux phases distinctes. Le premier semestre a été marqué par une performance solide, grâce à des choix de gestion avisés, tandis que le deuxième semestre a souffert des conséquences de la dissolution de l'Assemblée nationale, impactant particulièrement les fonds exposés à la France.
Dès le début de l'année, nous avons formulé des convictions fortes concernant la baisse des taux directeurs dans la zone euro et la persistance de la dynamique positive du marché américain, soutenue par les retombées favorables des investissements dans l'intelligence artificielle (IA). Nos indicateurs de stress de marché, qui s'avéraient pertinents, montraient un régime de faible volatilité et une phase propice à la prise de risques. Ainsi, nous avons opté pour des obligations d'États européens à courte maturité, délaissant les fonds monétaires afin de tirer parti de la baisse des taux de la Banque Centrale Européenne (BCE). Parallèlement, nous avons surpondéré les actions américaines, qui ont maintenu leur tendance haussière tout au long de l'année, et initié une position sur le Japon pour profiter du changement de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ).
Cependant, la dissolution de l'Assemblée Nationale a constitué un tournant défavorable pour notre stratégie, entraînant une sous-performance par rapport à notre indice de référence. Cet événement a pesé sur le marché français, provoquant une chute significative des fonds exposés à la France. Bien que nos stratégies aient généré un rendement absolu positif, elles ont sous-performé par rapport à l'indice de référence. La sélection des sous-jacents a été le principal facteur de cette performance relative décevante, tandis que l'effet d'allocation d'actifs a été largement bénéfique. En effet, notre choix de privilégier les actions s'est avéré payant cette année.
Parmi celles-ci, la décision de surpondérer le marché américain à travers notre fonds Palatine Amérique a été le moteur principal de notre performance. Ce fonds innovant, géré à l'aide de modèles d'IA, a su capitaliser sur le dynamisme du secteur technologique et a bénéficié d'une sélection rigoureuse des meilleures entreprises dans les secteurs financier et industriel, affichant ainsi une performance remarquable de plus de 30 %. Du côté des obligations, nous avons décidé, dès le début de l'année 2024, de réduire notre exposition aux actifs monétaires au profit des obligations d'État et du crédit de haute qualité à maturité courte. Cette stratégie a été fructueuse, nous permettant de bénéficier de la baisse des taux d'intérêt à court terme tout au long de l'année. En revanche, l'effet de sélection a été négatif, en particulier pour les fonds surexposés à la France, qui ont souffert des turbulences politiques et ont sous-performé le marché.
En ce qui concerne nos perspectives pour 2025, nos indicateurs de stress de marché révèlent un niveau de risque modéré, accompagné d'une bonne liquidité. Nous observons également une diminution de la volatilité sur le marché des actions et un resserrement continu des spreads de crédit. Cependant, le marché des changes présente des signes de tension. Dans ce contexte, nous adoptons une position neutre sur les actions, tout en privilégiant les actions américaines, qui devraient bénéficier des mesures budgétaires, fiscales et commerciales mises en œuvre par la nouvelle administration. Parallèlement, nous restons optimistes quant aux obligations d'État en Europe, qui pourraient tirer profit de la poursuite du cycle de baisse des taux de la BCE. Enfin, nous confirmons notre approche défensive sur le crédit, en nous concentrant sur les obligations de qualité Investment Grade et en privilégiant une duration plus courte.
Comme toujours, nous sommes convaincus de l'importance d'adopter une approche équilibrée en matière d'investissement, qui combine une gestion rigoureuse des risques et une démarche scientifique pour naviguer à travers les différents régimes de volatilité.
Kamal CHANCARI - Gérant du fonds Palatine Amérique