Les événements géopolitiques ont un impact significatif sur les marchés financiers, influençant les prix des actions, des obligations, des devises et des matières premières. Les incertitudes politiques, les conflits armés, les élections, les sanctions économiques et les accords commerciaux sont autant de facteurs qui peuvent provoquer des fluctuations importantes.
A titre d’exemple, le Brexit a entraîné des répercussions majeures sur les marchés financiers. Lorsque le Royaume-Uni a voté pour quitter l'Union européenne en 2016, la livre sterling a chuté de plus de 10 % par rapport au dollar américain, et les marchés boursiers européens ont connu une forte volatilité. Les investisseurs craignaient les conséquences économiques de cette décision, notamment les perturbations des échanges commerciaux et la sortie des institutions financières de Londres.
Un autre exemple est la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, commencée en 2018. Les tensions et les tarifs douaniers imposés par les deux pays ont entraîné des perturbations sur les marchés mondiaux. Les actions des entreprises technologiques, fortement exposées aux chaînes d'approvisionnement mondiales, ont été particulièrement affectées. De plus, les investisseurs se sont tournés vers des actifs refuges tels que l'or et les obligations d'État américaines, augmentant leur prix.
La pandémie de COVID-19 illustre également l'impact des événements géopolitiques sur les marchés financiers. L'apparition du virus et les mesures de confinement mises en place par les gouvernements du monde entier ont provoqué une chute spectaculaire des marchés boursiers en mars 2020. Les indices tels que le S&P 500 et le Dow Jones ont perdu plus de 30 % en quelques semaines. Les secteurs du voyage, de l'hôtellerie et de l'énergie ont été particulièrement touchés, tandis que les entreprises technologiques et de santé ont vu leurs actions grimper en raison de la demande accrue pour leurs services et produits.
Les sanctions économiques sont un autre facteur géopolitique important. Par exemple, les sanctions imposées à la Russie après l'annexion de la Crimée en 2014 ont conduit à une baisse de la valeur du rouble et à une chute des actions des entreprises russes. Les investisseurs craignaient une récession économique en Russie en raison de l'isolement accru du pays sur la scène internationale.
Dernier exemple en date, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale en France qui a provoqué une forte baisse des actions françaises et plus particulièrement les petites capitalisations puisque l’indice CAC Small a perdu plus de 12% la semaine suivant cette décision. Le différentiel des taux dix ans entre la France et l’Allemagne a aussi rebondi pour atteindre 80 points de base en réaction à la potentielle dégradation de la situation des finances publiques français qui était déjà dans un état critique.
Les événements géopolitiques, à cause de leur nature imprévisible, ont donc des effets diversifiés sur les différentes classes d'actifs. Les actions et les matières premières sont souvent les plus volatiles, tandis que les obligations et l'or servent de refuges en période d'incertitude. Les devises réagissent aux flux de capitaux et aux perceptions de risque, et l'immobilier peut être influencé par des tendances économiques plus longues.
Kamal CHANCARI - Responsable gestion diversifiée & gestion sous mandat