Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’atteindre des niveaux records et le dioxyde de carbone (CO2) reste la première cause du réchauffement climatique. La séquestration géologique du dioxyde de carbone (en anglais carbon capture storage ou CCS) fait partie des technologies à émissions négatives et constitue un atout incontournable dans la transition énergétique puisqu’elle permettrait de décarboner jusqu'à 10 % des émissions industrielles d'ici 2030.
Si le concept semble intuitif, c’est en réalité une opération très technique. Elle consiste à capter le CO2 sur des zones industrielles et à l’enfouir, de manière sécurisée, au fond des océans pour le minéraliser afin qu’il devienne part intégrante d’une roche avec un risque de fuite très limité.
Plusieurs projets de grande envergure sont actuellement déployés à travers le monde, notamment en Europe et aux États-Unis qui, à eux seuls, comptent pour plus de 70 % des projets mondiaux. En Europe, citons l’exemple du projet Northern Lights (financé à 80% par l’état norvégien et porté par les énergéticiens Equinor, TotalEnergies et Shell depuis 2020) qui prévoit d’être la plus grande infrastructure de transport et de stockage du CO2 sur le vieux continent. Sa première phase devrait voir le jour l’année prochaine avec 800 000 tonnes de CO2 captées chaque année dans une usine située aux Pays-Bas, puis transportées par pipeline vers un site en mer du Nord où il sera stocké définitivement.
Bien que prometteur, le captage et le stockage de carbone est souvent critiqué par les ONG climatiques qui craignent que son utilisation serve de prétexte pour retarder la réduction nécessaire des énergies fossiles et détourner les industriels de solutions plus prioritaires comme la transformation de leur processus de fabrication ou leur sobriété.
La France a longtemps hésité sur la place à donner à la séquestration géologique de CO2, mais l’a finalement positionnée comme solution de dernier recours pour des secteurs industriels difficiles à décarboner tels que la chimie, le ciment ou l’acier. Le gouvernement souhaitant que les entreprises cherchent d’abord à adapter leurs modèles d’activité.
Pour illustrer cette thématique dans le portefeuille de Palatine Planète, citons Air Liquide, spécialiste des gaz industriels et qui se positionne comme leader avec sa technologie propriétaire CryocapTM (capture de CO2 émis lors de la production d’hydrogène grâce à de très basses températures). Avec cette innovation unique, Air Liquide propose une solution de production d’hydrogène décarboné.
Cryocap™ - une technologie unique d'Air Liquide (youtube.com)
Juliette JOURNO - Gérant Actions
Source Air Liquide - Vidéo du 10 juin 2022