Lorsqu'une économie traverse un processus de « soft landing » (atterrissage en douceur), cela signifie généralement qu'elle ralentit sa croissance de manière contrôlée pour éviter les conséquences néfastes d'une expansion économique trop forte. L’expression de « soft landing » a d’ailleurs commencé à être utilisée pendant le mandat d’Alan Greenspan. Ce dernier, en tant que président de la Réserve fédérale, a permis à l’économie américaine de réussir un atterrissage en douceur au milieu des années 90.
Ce processus est souvent mis en œuvre par les autorités monétaires, telles que les banques centrales, qui ajustent les taux d'intérêt ou d'autres politiques pour modérer la croissance économique. Un « soft landing » réussi peut avoir des effets positifs sur les marchés financiers, car il démontre la capacité des autorités à maintenir une stabilité économique. Cela permet également de renforcer la confiance des investisseurs et réduire les risques d'une correction brutale sur les marchés. Cependant, s'il y a des signes d'instabilité ou d'échec du « soft landing », cela peut entraîner une volatilité accrue sur les marchés financiers, car les investisseurs réagissent face aux incertitudes économiques.
Depuis 2022, avec l’accélération inédite de l’inflation et la réaction immédiate des banques centrales avec l’arrêt du « quantitative easing » et la hausse brutale des taux directeurs, le marché espérait que les autorités monétaires réussissent un scénario de « soft landing ». Deux ans plus tard, il semblerait que les banques centrales soient sur la bonne voie puisque l’inflation tend de plus en plus vers l’objectif de long terme avec une croissance économique qui reste positive et un niveau de chômage maîtrisé.
Chez Palatine Asset Management, l’atterrissage en douceur constitue notre scénario central. La croissance devrait rester, selon nous, proche ou légèrement inférieure à sa tendance de long terme dans les pays développés et l’inflation devrait tendre vers le seuil de 2%. Les taux d’intérêt seront progressivement ramenés à un niveau « neutre », mais des baisses de taux plus importantes se révèleront inutiles. Dans ce contexte, nous privilégions les obligations d’État qui bénéficieront de la baisse des taux et d’une demande accrue. Les actions de grandes capitalisations de qualité et bien établies sont aussi une classe d’actifs qui pourrait performer dans ce type de scénario.
Kamal CHANCARI - Gérant Mixte